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Hollande souhaite que la Grèce reste dans la zone euro

François Hollande et Angela Merkel à Reims, dimanche 8 juillet.

"Je veux que la Grèce reste dans la zone euro", a affirmé le président français, François Hollande, jeudi 23 août, lors d'un sommet à Berlin avec la chancelière allemande, Angela Merkel. M. Hollande a toutefois appelé la Grèce à "faire les efforts indispendables pour que nous puissions atteindre cet objectif".

La chancelière Merkel a pour sa part estimé qu'il était "important que tous tiennent leurs engagements" et a dit qu'elle voulait "encourager (le pays) à poursuivre les réformes". Mme Merkel a par ailleurs répété qu'elle souhaitait "attendre le rapport de la troïka" (Union européenne, Banque centrale européenne, Fonds monétaire international), attendu en septembre, avant toute nouvelle décision quant à une éventuelle renégociation du plan d'aide à la Grèce.

La rencontre entre François Hollande et Angela Merkel est au centre d'un ballet diplomatique au cours duquel pourrait être décidé un assouplissement des conditions d'austérité imposées à Athènes pour son sauvetage financier.

Lire : Réticente, la zone euro joue la montre sur le cas grec

LE GOUVERNEMENT GREC DEMANDE DE L'AIR

Antonis Samaras, qui a reçu mercredi le président de l'Eurogroupe, Jean-Claude Junckerespère convaincre les dirigeants européens de lui donner plus de temps pour mener à bien les réformes prévues par le plan d'aide accordé en mars.

Dans un entretien au Monde, le premier ministre grec dit vouloir "effacer l'idée que la Grèce est là pour poser un problème". M. Samaras doit rencontrer le tandem franco-allemand, vendredi. "La seule chose sur laquelle nous voulons insister, c'est que la reprise économique est nécessaire pour atteindre nos objectifs. Nous ne discutons pas les finalités du programme. Nous voulons seulement être sûrs que nous les atteindrons en maintenant la cohésion sociale", assure-t-il.

Lire Samaras : Si nous faisons notre travail, la Grèce peut être sauvée

Le ministre des finances allemand, Wolfgang Schäuble, a pour sa part estimé qu'accorder à la Grèce un délai supplémentaire pour réduire ses dépenses publiques ne résoudrait pas ses difficultés. "Du temps supplémentaire n'est pas une solution aux problèmes", a-t-il déclaré jeudi dans un entretien à la radio SWR, ajoutant que la zone euro a atteint la limite de ce qui est économiquement viable en ce qui concerne l'aide à la Grèce.

"Les Allemands récupéreront leur argent. Je le garantis personnellement. Et tous les autres récupéreront leur argent", a déclaré M. Samaras.

A un an des législatives en Allemagne, le dossier grec est particulièrement brûlant pour Mme Merkel, qui veut éviter de devoir faire voter de nouveau les députés du Bundestag sur le sujet, comme elle y a déjà été contrainte ces derniers mois. Elu sur la promesse de réduire le chômage, M. Hollande tente, lui, de tenir un cap de rigueur budgétaire sans casse sociale, malgré des prévisions de croissance en berne.

Lire Le dossier grec revient au premier plan, Berlin atténue les tensions

LA ZONE EURO, "C'EST AUSSI LA CROISSANCE"

"La zone euro, ce n'est pas seulement les équilibres budgétaires, nous devons les tenir, mais c'est aussi la croissance", a déclaré pour sa part le premier ministre, Jean-Marc Ayrault, sur RMC et BFM-TV. A ses yeux, Angela Merkel et François Hollande devront réfléchir à "ce qu'on peut faire pour que la croissance soit encore davantage au rendez-vous qu'elle ne l'est, que la Banque centrale européenne, si nécessaire, joue pleinement son rôle". La BCE pourrait dévoiler le 6 septembre les modalités de son projet pour faire face à la crise de la dette.

Angela Merkel sera le même jour en visite en Espagne, qui reste dans le collimateur des marchés. La chancelière rencontrera le président du gouvernement, Mariano Rajoy, qui a fait un premier pas vers l'hypothèse d'un plan de soutien à son pays, mais a dit d'abord vouloir en savoir plus sur les conditions exigées en retour.

La situation est préoccupante de l'autre côté des Pyrénées : plusieurs agences ont indiqué jeudi, citant des sources diverses et parfois contradictoires, que des discussions étaient actuellement en cours avec la zone euro sur les conditions d'une aide internationale pour faire baisser les coûts d'emprunt. Aucune décision définitive quant à solliciter un renflouement n'a toutefois été prise. L'option privilégiée serait que le FESF achète des obligations espagnoles lors des adjudications, tandis que la BCE interviendrait sur le marché secondaire pour faire baisser les taux de rendement.

Le couple franco-allemand existe-t-il encore ?

 

La rencontre de jeudi intervient dans un climat d'observation entre Paris et Berlin, les avis divergeant en Allemagne sur les premiers mois de la présidence Hollande. Selon un conseiller de la chancellerie, le chef de l'Etat est "plutôt considéré positivement par Angela Merkel" et jugé prudent sur les réformes dans son pays. "Ce n'est pas un nouveau Mitterrand sur sa première année." Beaucoup plus critique, une autre source estime que "rien ne marche entre l'Allemagne et la France en ce moment. D'autres pays de la zone euro commencent à s'inquiéter du fait que l'axe franco-allemand ne fonctionne tout simplement pas".

 

Dans une interview à paraître vendredi dans Les Echos, le ministre des affaires européennes, Bernard Cazeneuve, reconnaît pour sa part que "chacun des pays de la zone euro a ses contraintes et il ne faut sûrement pas les négliger". "L'Allemagne a toujours été un partenaire avec lequel nous pouvons aller au bout de la défense des intérêts européens, ajoute le ministre. Nous aboutissons toujours à des positions communes qui font avancer l'Europe".



23/08/2012
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