La Chine veut envoyer une garnison pour contrôler la zone qu'elle revendique, au grand dam des pays voisins.

Pékin. Correspondance

En quelques jours, le géant chinois a réussi à se mettre encore un peu plus à dos ses voisins d'Asie du Sud-Est. Hier, l'armée a annoncé l'envoi prochain d'une garnison sur l'île de Yongxing, dans l'archipel des Paracels, où résident à peine plus d'un millier de personnes.

« Le gouvernement provincial visera à faire de Yongxing une base importante pour sauvegarder la souveraineté de la Chine sur ses îles », indiquent les autorités. Une souveraineté arrachée au Vietnam en 1974. Cette attitude arrogante a exaspéré une nouvelle fois les Vietnamiens, qui ont manifesté devant l'ambassade de Chine à Hanoï.

L'exaspération est en fait régionale. La Chine est également opposée dans des conflits de souveraineté avec la Malaisie, les Philippines et Bruneï. En partie libérée sur le front taïwanais, Pékin vise maintenant à faire de la mer de Chine méridionale son immense pré carré de 2 millions de km².

« C'est une voie de passage vitale, notamment dans l'approvisionnement pétrolier dont la Chine est de plus en plus dépendante », explique Valérie Niquet, chercheuse spécialiste de l'Asie, qui note également la richesse potentielle des ressources en or noir. « La zone d'affirmation de la puissance chinoise, qui teste la capacité de réponse des pays voisins et des États-Unis, s'est déplacée en mer de Chine méridionale. Ceci alors que le régime veut faire vibrer la corde nationaliste pour renforcer sa légitimité. »