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Hollande. Cent jours après son élection, le plus dur reste à venir

 

Politique dimanche 12 août 2012
 

 

Cent jours après son élection, le chef de l'État, qui a fait de la concertation une méthode de travail, se voit reprocher par l'opposition un certain «attentisme», tandis que tombe un premier sondage mitigé.

« Le changement, c'est maintenant », avait promis le candidat Hollande. C'est d'abord dans le style et la manière que le président « normal » a voulu se démarquer de son prédécesseur. La méthode de travail contraste aussi avec celle de Nicolas Sarkozy qui, dès l'été 2007, avait fait voter une avalanche de mesures emblématiques, dont la loi Tepa sur le travail et le pouvoir d'achat, d'ailleurs en partie annulée par la suite.

François Hollande paraît moins pressé. Il n'a jamais eu la prétention de vouloir tout chambouler en cent jours. Sa méthode consiste plutôt à lancer les débats. Il multiplie les instances de concertation, sur la recherche, la décentralisation, l'environnement. Il lance des commissions sur la compétitivité, les retraites ou la déontologie de la vie publique, confiant cette dernière à l'ancien Premier ministre, Lionel Jospin.

La droite impatiente

L'opposition dénonce ce qu'elle appelle une « dérobade » et fustige « l'attentisme » d'un président trop tranquille qui tarderait à entrer dans le vif du sujet. François Hollande défend sa méthode. Il a choisi de faire du « compromis » et du « dialogue social » la marque de fabrique de son quinquennat, comme il l'a rappelé lors de la grande conférence sociale des 9 et 10 juillet.

Le gouvernement Ayrault n'est pas resté inactif. Depuis son arrivée au pouvoir, la gauche a envoyé des signes à la France qui a voté pour elle : baisse de la rémunération du chef de l'État et des ministres, augmentation de l'allocation de rentrée scolaire, retraite à 60 ans pour les carrières longues, hausse du Smic, alourdissement des droits de succession, refiscalisation des heures supplémentaires, encadrement des loyers...

La réforme fiscale reportée

La feuille de route dévoilée par Hollande en avril n'a été qu'en partie respectée. La grande réforme fiscale qui devait voir le jour avant le 2 août, avec taxation à 75 % de l'impôt sur le revenu à partir d'un million d'euros, et la loi d'assainissement des activités bancaires, ont été reportées de quelques mois. Le non-cumul des mandats a été retardé. Le collectif budgétaire, voté au coeur de l'été, s'est résumé à un « détricotage » du sarkozysme.

Apaisement

Les cent premiers jours de François Hollande ont le mérite d'avoir contribué à l'apaisement du pays. Mais la crise et les plans sociaux, chez PSA et Doux notamment, imposent de passer à la vitesse supérieure. « Il ne faut pas donner l'impression que la concertation se substitue à l'action », admet-on à l'Élysée. Juste avant de partir en vacances, le 1er août, le chef de l'État a prévenu qu'il fallait accélérer le rythme.

Le dur des réformes sera pour la rentrée. Le prochain conseil des ministres, fixé au 22 août, détaillera le plan d'action gouvernemental pour septembre. Hollande a fixé trois priorités : le redressement des comptes publics et de l'industrie, la justice et la jeunesse. La création de 150 000 emplois d'avenir sera lancée le 5 septembre. « Pas de temps à perdre », a lancé le président de la République.

Sondage mitigé

D'autant plus que cent jours après son élection tombe un premier sondage plutôt mitigé: 54 % des Français se disent « mécontents » de l'action de François Hollande contre 46 % qui s'estiment « satisfaits », selon un sondage Ifop pour Le Figaro. Une large majorité des sondés (57 %) considère, en revanche, que François Hollande tient ses engagements de campagne.



12/08/2012
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