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Des Japonaises modestes mais brillantes face aux Bleues

 

L'équipe que les Françaises vont affronter le 19 juillet au stade Charléty a remporté la dernière Coupe du monde il y a tout juste un an. Sans encadrement et sans sponsors, ces Nippones avaient, à l'époque, mis du baume au cœur à un pays meurtri par le tsunami.

17.07.2012 | 



 
Les Nadeshiko -  équipe féminine japonaise de football - gagnaient la Coupe du monde le 17 juillet 2011.

Les Nadeshiko -  équipe féminine japonaise de football - gagnaient la Coupe du monde le 17 juillet 2011.

Le 17 juillet 2011, pour la première fois dans l’histoire du football, des Asiatiques ont décroché la Coupe du monde. Qui aurait cru que de petites femmes menues renverseraient tour à tour les équipes d’Allemagne, de Suède et des Etats-Unis, alors considérées comme favorites ? Dans un pays où le base-ball est le sport roi et le sumo empereur, le simple fait d’accéder à la finale était déjà surprenant. D’autant plus que l’équipe masculine japonaise, pourtant mieux encadrée, n’en aurait sans doute pas fait autant.

En effet, les joueuses de l’équipe féminine ne bénéficient d’aucun dispositif leur permettant de s’entraîner comme leurs homologues masculins : elles jouent en amatrices et perçoivent, dans le meilleur des cas, un salaire d’environ 1 000 euros par mois. La plupart vivent de petits boulots, certaines sont caissières, d’autres ouvrières. Et elles ont beau avoir remporté la Coupe, leur train de vie n’a pas changé. “La récompense prévue par la Fédération japonaise du football n’était que de 15 000 euros par joueuse, soit trente fois moins que pour l’équipe masculine. Ce n’est donc rien d’autre que l’amour du ballon qui a amené ces femmes au stade ce jour-là”, souligne le quotidien sportif Sport Hochi.

Baptisées “Nadeshiko”, terme qui désigne l’idéal féminin japonais alliant grâce et humilité, ces footballeuses ont mis leur pays tout entier en émoi. “Leur victoire a mis du baume au cœur des Japonais”, rappelle l’Asahi Shimbun. Ils en avaient grand besoin : l’archipel est meurtri depuis la triple catastrophe du séisme, du tsunami et de l’accident nucléaire. Plusieurs des membres de cette équipe sont d'ailleurs originaires du Tohoku, la région nord de l’île de Honshu, ravagée par la catastrophe. La défenseuse Aya Sameshima travaillait à la centrale de Fukushima Daiichi avant l’accident. Elle culpabilisait de jouer au foot pendant que ses collègues travaillaient à la décontamination du site. Mais les matchs ont été très suivis, y compris par les sinistrés du tsunami et de l’accident nucléaire qui se trouvaient encore dans des centres d’évacuation. Depuis cette Coupe du monde, les Nadeshiko sont devenues le symbole du redressement du pays.

Au lendemain de cette victoire, la presse japonaise a unanimement loué les mérites de l’équipe. Non seulement elles ont gagné, mais elles l’ont fait avec grâce. La capitaine de l’équipe, Homare Sawa, a été récompensée par le Ballon d’or et le Soulier d’or (en tant que meilleure buteuse), et l’équipe a remporté le prix du fair-play. Reste à voir comment les Nadeshiko vont se battre contre les Françaises ce 19 juillet 2012 à Paris.



17/07/2012
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