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Londres Jeux paralympiques.

 Damien, porte-drapeau de l’équipe de France Sports mercredi 29 août 2012 Avec un palmarès digne des plus grands, Damien Seguin est le porte-drapeau des Jeux paralympiques qui débutent aujourd’hui, à Londres, jusqu’au 9 septembre. Avec un palmarès digne des plus grands, Damien Seguin est le porte-drapeau des Jeux paralympiques qui débutent aujourd’hui, à Londres, jusqu’au 9 septembre. Photo : Marc Roger. En choisissant le skipper nantais Damien Seguin comme porte-drapeau de l’équipe de France, la Fédération handisport a trouvé un meneur naturel. Un compétiteur qui aime relever toutes formes de défis. Un vrai ambassadeur de la cause paralympique et du sport. Des pieds et des mains : c’est le nom qu’il a choisi pour son association (1). Preuve de son sens de l’autodérision et de sa combativité. Damien Seguin, skipper de l’équipe de France handisport, né sans main gauche il y a bientôt 33 ans, trouve toujours des solutions pour contourner les obstacles. Son père raconte : « Nous avions pris un coup sur la tête avec ma femme. Deux jours après sa naissance, je suis parti en montagne pour faire du VTT, de la randonnée et de l’escalade, en me bandant complètement la main gauche pour la rendre inutilisable. Je me suis rendu compte que l’on pouvait tout faire, poursuit Gilles, professeur d’éducation physique, agrégé et fondu de sports alpins. Je suis retourné à la maternité et j’ai dit à ma femme qu’il ne fallait pas s’inquiéter. » Damien, l’aîné de la fratrie, a participé à toutes les activités familiales. « Fougueux, il était toujours partant, confie Didier Coussin, son frère spirituel, accueilli par les Seguin. Il a un vrai amour pour la vie. » Ski de fond, randonnées, escalade… Selon Didier Coussin, Damien a cultivé « sa capacité à se transcender », sur les parois en calcaire des Dentelles de Montmirail (Vaucluse). Aujourd’hui, il a atteint les sommets… sur l’eau. Après le tornado et le catamaran, Damien se spécialise sur le 2.4 MR, devenu support paralympique lorsque la voile fait son entrée aux Jeux, en 2000. Ce quillard monoplace « très près de l’eau, est au bateau ce que le karting est à l’automobile, raconte le skipper installé avec sa femme et ses deux enfants à Guérande (Loire-Atlantique) depuis 2005. Il y a une vraie sensation de vitesse, les réglages sont millimétrés. Cela demande de la tactique, de la technique et de la finesse. » Le champion du monde de la série est aussi médaillé d’or aux Jeux paralympiques d’Athènes (2004) et d’argent, quatre ans plus tard à Pékin. Tacticien, plein de sang-froid et de maîtrise, il a parfaitement dompté ce bateau dans lequel il est assis face aux appareils de réglages. Un bout dans la bouche, un autre dans la main, il procède aux différentes manœuvres. « Donner un sens à mes combats » L’engin répond aussi à sa créativité. « Cette année, j’ai dessiné mes voiles. J’ai choisi leur forme, leur matière… Je les ai adaptées à ma manière de naviguer, pas l’inverse. » Avec, il a remporté les championnats du monde. Avant son entrée en lice aux Jeux, lundi, à Weymouth, dans le sud de l’Angleterre, il a le vent en poupe. Et des projets plein la tête. Comme revenir aux courses au large, laissées au port depuis deux ans, au profit de la préparation pour les Jeux de Londres. « C’est la Route du Rhum qui m’a donné envie de faire de la voile. » En 1990, l’année de la victoire de Florence Arthaud, il partait en Guadeloupe où son père est muté. Enfant, il baladait sa curiosité sur les pontons. « J’ai échangé avec des navigateurs comme Poupon et Birch. » Fasciné, Damien s’inscrit au club de voile. Son bac en poche, le jeune homme souhaite intégrer l’école nationale de voile (ENV) à Quiberon (Morbihan). « Lorsque j’ai vu ce dossier venant de Guadeloupe, j’ai appelé sa mère pour savoir si cela valait le coup de se déplacer, juste pour les sélections », explique Jean-Jacques Dubois, responsable de l’ENV. Le Guadeloupéen d’adoption a déjà trouvé le financement. L’histoire est en marche. Parallèlement à ses destinées paralympiques, Damien Seguin court contre les valides. Il se classe deuxième de la Transat Jacques-Vabre et dixième, en Class 40, de la Route du Rhum 2009. Sa première transatlantique en solitaire. Mais il lui a encore fallu faire tomber des barrages. En 2005, au nom de la sécurité, le comité de sélection de la Solitaire du Figaro avait refusé son engagement. « Damien fait partie de ceux qui bouleversent les faits établis », admire Jean-Jacques Dubois, son entraîneur entre 2003 et 2008. Après les Jeux, le champion se consacrera à son nouveau challenge. « Viser le podium sur la Route du Rhum en 2014 », dévoile le skipper nantais, en quête de nouveaux sponsors. Avant, Damien Seguin entend hisser haut les couleurs de la France, à Londres. Sa femme, Tifenn qui contribue avec ses deux enfants à le rendre plus fort, assure : « Être porte-drapeau va le galvaniser pour décrocher l’or. » Titulaire du Capes (Certificat d’aptitude au professorat de l’enseignement du second degré) obtenu du premier coup, l’année de son titre paralympique à Athènes, Damien Seguin sait faire passer les messages. « Je cherche toujours à donner un sens à mes combats et à mes succès. » Sur et hors de l’eau. (1) L’association pour l’intégration de personnes handicapées par le sport.



29/08/2012
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