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Syrie : la ville d'Alep redoute un bain de sang

 

vendredi 27 juillet 2012
 

 

Longtemps restée à l'écart des violences qui secouent le pays depuis seize mois, la deuxième ville du paysest devenue un enjeu de la guerre civile. Les troupes du régime accentuent leur offensive contre les insurgés.


« Si Alep tombe, le régime est fini et les deux adversaires le savent »,estime Rami Abdel Rahmane, président de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). En proie à de violents combats depuis une semaine, Alep est devenue un enjeu décisif du conflit.

L'objectif du régime est de reprendre le contrôle de la métropole du nord, poumon économique du pays. Hier, des centaines de rebelles se préparaient à une offensive majeure de l'armée régulière. Dès la matinée, les combats faisaient rage. Après les bombardements, plusieurs hélicoptères tournaient autour des habitations et mitraillaient le sol.

Les habitants fuient

En cours de journée, une centaine de chars et un grand nombre d'autres véhicules se sont massés autour de la ville, selon le porte-parole de l'Armée syrienne libre (ASL), le colonel Abdel Jabbar al-Okaidi. Afin de se préparer à l'attaque, les rebelles ont installé des centres de soins dans les sous-sols des écoles et des mosquées. Des barricades ont été érigées avec des sacs de sable. Un autobus disposé en travers d'une rue pour la bloquer. Les rebelles, armés de kalachnikov, de fusils mitrailleurs, de roquettes et de bombes artisanales ont lancé de petites offensives contre des postes de la police et des « moukhabarat », les services de renseignement.

Autre signe inquiétant : un camion chargé de cartons portant les inscriptions en arabe « masques à gaz » a été vu devant une base des rebelles. Damas avait reconnu, lundi pour la première fois posséder des armes chimiques, affirmant qu'elles ne seraient jamais employées contre la population. Les habitants de la ville, eux, fuient en masse, les femmes et les enfants surtout.

À Damas, les forces régulières semblent être à nouveau les maîtres dans la plupart des quartiers. Au cours d'une offensive dans le quartier de Yalda, dans le sud de la capitale, des tirs de roquettes ont tué au moins seize personnes, dont quatre femmes et cinq enfants. Dans le camp palestinien de Yarmouk, des affrontements ont éclaté. Selon l'OSDH, ces violences ont fait 18 morts.

Sur la scène diplomatique, c'est le statu quo. Le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, dénonce « le carnage » syrien et fustige la communauté internationale qui ne protège pas les civils. Lors d'un déplacement à Varsovie, le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius a lancé un appel : « Nous espérons qu'enfin, la Russie et la Chine vont entendre les cris qui montent pour arrêter ce bain de sang. Bachar al-Assad continue sa triste besogne. Il tue, il tue, il tue, c'est tout ce qu'il sait faire. »



27/07/2012
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