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PSA. L'État explore toutes ses marges de manœuvre

France

 

Économie lundi 16 juillet 2012
 

 

 

L'État peut-il casser ce plan ?

NON. Le groupe PSA est une entreprise privée, contrairement à Renault, dont l'État détient 15 % du capital. Rien ne lui permet juridiquement d'intervenir directement. L'État ne peut pas empêcher la fermeture d'Aulnay ni les suppressions de postes à Rennes. Pas question pour autant pour François Hollande et le gouvernement de rester l'arme au pied face à l'ampleur du tsunami industriel et social annoncé. La nomination d'un expert, missionné pour éplucher les comptes du constructeur, ouvre une voie parallèle pour tenter une renégociation du plan. Et limiter la casse. Si le rapport venait à soulever des irrégularités, cette voie donnerait la possibilité aux seuls élus du Comité d'entreprise, voire à la Direction du Travail, de mener des actions devant la justice en vue d'une annulation (très peu probable) du plan.

Du flou sur la ligne ?

OUI. Pour l'heure, difficile de voir les moyens d'accompagnement envisagés par l'État pour PSA, plombé par la chute de ses ventes et la concurrence internationale mais qui doit rester seul maître à bord de sa stratégie industrielle. Le plan social pourrait vite virer au cauchemar politique pour le gouvernement qui joue, là, sa crédibilité industrielle pour un quinquennat. Alors qu'il tergiverse par ailleurs, sur la façon d'abaisser le coût du travail, l'enjeu est pourtant vital pour l'industrie française en quête de compétitivité.

Des leviers pour agir ?

OUI. Poussé par le président Hollande, le gouvernement Ayrault ne veut pas entendre parler « de licenciement sec » et peut faire pression sur PSA. En brandissant des menaces sur les mesures de chômage partiel qui sont de son ressort, sur le financement du crédit impôt-recherche. Il peut user aussi de son accord indispensable à toute demande d'aide financière européenne. Bref, actionner ou non bon nombre de dispositifs. Sans sa volonté de revoir sa copie, cela pourrait coûter (très) cher à la direction de Peugeot.

Philippe Varin sous haute pression ?

OUI. Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, recevra les syndicats demain. Et Philippe Varin, mercredi. Selon François Baroin, l'ex-ministre de l'Économie, le patron de Peugeot ne lui aurait jamais fait part d'un tel plan. « Maintenant que la gauche est au pouvoir, à elle de gérer cette situation », a-t-il lâché au JDD. Quoi qu'il en soit, l'État reconnaît avoir été tenu informé des intentions du groupe. Persuadé qu'il peut sauver des emplois, il accentue la pression sur le PDG, marqué de près par les actionnaires et la famille Peugeot.

Un plan de soutien à la filière ?

OUI. « Ce n'est pas un plan Peugeot mais un plan pour toute la filière que prépare le gouvernement », a confirmé, hier, Pierre Moscovici, le ministre de l'Économie. Il faudra attendre le 25 juillet pour en connaître les détails. Il n'y aura pas de jupette, baladurette et autres primes à la casse mais un appel à acheter français, a soufflé François Hollande, en incitant les consommateurs, via un bonus-malus écologique, à se tourner vers les véhicules propres construits en France. Qu'en diront, en droit, les instances internationales de la concurrence ? Renault, lancé à fond dans le pari de la voiture électrique, appréciera ce patriotisme plus encore que Peugeot tiré vers l'hybride. Une mesurette de plus ? À juger sur pièces.



16/07/2012
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