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Pour François Hollande, l'Etat « prendra ses responsabilités, mais ne réussira pas seul »

ECONOMIE ET POLITIQUE

 

A Châlons-en-Champagne, le chef de l'Etat a défendu vendredi la « force » du « changement ». Et appelé à passer à la vitesse supérieure sur les chantiers gouvernementaux et les négociations entre syndicats et patronat.

AFP
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Afficher sa détermination à gagner la « bataille » de la croissance et de l'emploi. Préparer, aussi, les Français aux « efforts » pour surmonter une « crise longue » et d'une « gravité exceptionnelle ». Pour son discours de rentrée, ce vendredi midi à l'occasion de la Foire de Châlons-en-Champagne (Marne), François Hollande a promis d'agir vite.

Optant pour un ton offensif et ferme, il a entériné l'accélération des réformes pour faire face à « l'urgence » de l'emploi et, soucieux de montrer la cohérence d'ensemble, a rappelé les mesures mises en oeuvre et les chantiers ouverts depuis son entrée en fonctions il y a moins de quatre mois.

Emplois d'avenir, contrats de génération, banque publique d'investissement, logement, etc... Il n'a rien oublié ou presque. Comme pour tenter de couper court, une fois pour toute, au procès d'inaction instruit contre lui par la droite et Jean-Luc Mélenchon. « Je n'ai rien ignoré de la réalité (...) Le gouvernement est à la tâche », a-t-il assuré à la tribune, promettant de mener les réformes avec « constance, cohérence et clarté ». « Le changement, ce n'est pas une somme d'annonces sans lien les unes avec les autres. Le changement, c'est une force qui sait où elle va, qui donne une direction susceptible de rassembler le pays », a-t-il expliqué.

« Patriotisme économique »

Pas question pour le chef de l'Etat de sombrer pour autant dans le catastrophisme. « Rien n'est inaccessible, rien n'est impossible », a-t-il prévenu, jugeant que la France, avec ses « indéniables » atouts, « peut garder espoir ». Le « redressement » commence par la « confiance », a-t-il martelé.

Mais la tâche est rude et François Hollande n'a rien caché de l'état du pays : compétitivité « dégradée », croissance qui s'est « étouffée et même arrêtée » depuis le début de l'année, chômage « qui augmente depuis 15 mois ». « Il n'y a pas de jours à perdre (...) trop de périls nous menacent », a-t-il justifié. « J'ai pris la situation de la France en toute connaissance de cause », a-t-il précisé, épinglant la responsabilité de ces prédécesseurs avec des réformes « trop longtemps différées ». Sa seule pique, cette fois, à l'attention de Nicolas Sarkozy. Ce midi, le président a délaissé la carte de l'antisarkozysme : « Il ne s'agit plus de juger le passé mais d'agir dès aujourd'hui pour préparer l'avenir ».

Pour mener le « combat », le chef de l'Etat a appelé à la mobilisation de tous. Des partenaires sociaux, des entreprises, des salariés, des fonctionnaires et de « tous les Français, quelle que soient leurs places », a-t-il égrené, appelant au « patriotisme économique ». « L'Etat prendra ses responsabilités mais ne réussira pas seul », a-t-il souligné. Il a prôné une accélération dans le dialogue entre syndicats et patronat, annonçant que le document d'orientation de la négociation sur la sécurisation de l'emploi, annoncée à l'issue de la conférence sociale de juillet, sera présenté le 10 septembre.

Appel à la patience

Et il a demandé au gouvernement de fournir « d'ici octobre » des propositions sur le financement des collectivités locales et annoncé sa décision de confier aux régions la gestion des « fonds européens consacrés à leur territoire ». A cet égard, il recevra le 12 septembre les présidents de régions, qui « devront être les chefs de file du développement économique et de l'innovation, les interlocuteurs des entrepreneurs ».

Cet appel à la mobilisation se double, à l'attention des Français, d'un appel à la patience. Le chef de l'Etat, qui a aussi promis pour 2013 des « choix courageux » mais « justes » sur la réforme du financement de la protection sociale, n'ignore rien de la difficulté, en France, à mener des réformes dans la durée et par consensus. Mais il veut que l'opinion, inquiète et impatiente, en soit elle aussi conscience. « L'action que je mène » porte sur « cinq ans », a-t-il martelé. A son arrivée, il avait été accueilli par des militants CGT aux cris de « Ne nous faites pas regretter le 6 mai » et « Le changement, c'est pour quand ? ».



31/08/2012
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