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Les réfugiés au Soudan du Sud manquent de tout

 


 

 

Épuisés après des jours de marche, ils affluent dans les camps. La saison des pluies complique l'arrivée des secours. Médecins Sans Frontières lance un appel aux dons.

Plus de 170 000 personnes ont fui les combats qui ont éclaté à l'été 2011 entre forces de Khartoum et rebelles, dans les régions frontalières entre Soudan et Soudan du Sud. Quelque 55 000 réfugiés (dont 22 % d'enfants de moins de 5 ans) s'entassent dans le camp de Yida, au Soudan du Sud, où sévit une forte mortalité, a révélé hier Médecins sans Frontières. La population de ce camp, prévu pour accueillir 15 000 personnes, a plus que triplé depuis février. « Les réfugiés ont fui les monts Nouba et le Kordofan-Sud, le manque de nourriture et les bombardements », souligne André Heller-Pérache, chef de mission de MSF au Soudan du Sud.  

Cinq enfants meurent chaque jour

Depuis juin, les pluies ont rendu impraticable une grande partie des routes, compliquant le ravitaillement du camp en nourriture et médicaments. « Même les avions cargos ne peuvent plus atterrir, depuis la semaine dernière on a mis en place un pont aérien avec des hélicoptères », poursuit le responsable de MSF.

Une enquête de l'ONG révèle une forte surmortalité dans le camp, où cinq enfants meurent chaque jour depuis juin et où se multiplient diarrhées, septicémies, infections pulmonaires, malnutrition. M. Heller-Pérache met en garde contre le choléra et le paludisme qui sévissent du fait du total dénuement des réfugiés. « La plupart ont construit des abris avec du bois et des bâches. Autour des points d'eau du camp, il y a des queues énormes, les gens attendent toute la journée pour remplir un petit jerrican. »

Manque d'hygiène

Les maladies sont la conséquence directe du manque d'hygiène. « Nous ne pouvons satisfaire que la moitié des besoins d'urgence en eau potable. Il n'y a pas non plus assez de latrines et les gens n'ont pas de savon », poursuit-il. « Les déjections jonchent le sol et, avec les pluies, se répandent partout. Les diarrhées dont souffrent les plus vulnérables, à commencer par les enfants, les empêchent d'absorber les aliments nécessaires. Les gens arrivent en masse à la tente de notre hôpital. Mais beaucoup arrivent trop tard... »

Les besoins prioritaires de Médecins sans frontières sont élémentaires : « Il nous faut de l'eau potable, des jerricans, du savon, des médicaments... Et les moyens de les acheminer ! Il faut multiplier les rotations aériennes pour fournir à la population le minimum vital. »



05/08/2012
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