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La Grèce paie encore la facture des JO 2004

 

jeudi 26 juillet 2012
 

 

Athènes. De notre correspondante

Estimés au départ à 8 milliards d'euros, les investissements ont atteint 13 milliards, hors coûts d'entretien. C'est cher payé, alors que certains sites olympiques sont pratiquement à l'abandon.

Les Jeux grecs sont un sujet qui fait mal, au moment où la Grèce, confrontée à l'impatience de ses créanciers, semble précipitée vers la faillite. Il y a de quoi, vu les sommes engagées dans l'aventure olympique ! Sur les 23 sites construits, six sont aujourd'hui complètement abandonnés. Ces sites ont coûté très cher et auraient pu être extrêmement rentables s'ils avaient été correctement gérés.

« Normal, estime un diplomate. On a dépensé sans compter pour des questions de prestige dans des infrastructures servant à des sports qui ne sont pas pratiqués en Grèce. » Comme le canoë-kayak, avec un stade nautique extraordinaire qui n'a été utilisé que quatre ou cinq jours depuis sa construction.

« On était fiers »

D'où l'amertume des Grecs. Car ce dérapage des comptes, de l'aveu même de Jacques Rogge, président du Comité international olympique (CIO), a contribué « en partie, pour 2 à 3 % » à l'augmentation de la dette extérieure du pays. Construction à la va-vite pour être dans les temps, gestion gouvernementale de l'après-Jeux calamiteuse : actuellement, aucun des sites n'a été privatisé, contrairement à ce qui était prévu à l'origine. Et leur entretien coûte aussi très cher.

Résultat : pour cause de crise financière, les stades, laissés à l'abandon, sont en passe de devenir des ruines modernes. Comme par exemple la « Maison de l'haltérophilie », à Nikaia, le centre sportif de Galatsi, ou le centre olympique d'Héllénikon.

Pour autant, le bilan n'est pas totalement négatif. La Grèce, si décriée durant la préparation des JO, a organisé « des Jeux de rêve, des jeux inoubliables ». « On était fiers », se souvient Kostas, la cinquantaine, employé de banque. « Nous étions le plus petit pays d'Europe à organiser des JO et nous avions réussi à le faire ! Maintenant, on est les seuls à s'en souvenir ».

Mais, plus que les souvenirs, il y a toutes les infrastructures construites pour la circonstance et dont le pays avait viscéralement besoin : les autoroutes, le pont Rio Antirion, le métro d'Athènes, l'aéroport international, le tramway. Des projets ou des chantiers qui traînaient depuis des décennies et qui, sans Jeux, n'auraient jamais été menés à bien.

La Grèce a payé, selon le ministre des Finances de l'époque, 80 % (environ 7 milliards d'euros) du coût initial des JO. Le reste a été réglé en partie par le comité d'organisation. L'extension du métro d'Athènes a ainsi coûté 1,6 milliard d'euros, dont la moitié a été prise en charge par les fonds structurels et de cohésion de l'Union européenne. Le tramway a, pour sa part, coûté 350 millions d'euros également cofinancés à 50 % par l'UE, très impliquée aujourd'hui dans le plan de soutien global à la Grèce. Et très inquiète aussi sur la capacité des Grecs à réduire des déficits. Comme du reste la BCE, le FMI et José Manuel Barroso, président de la Commission européenne, attendu aujourd'hui à Athènes. Sa première visite en Grèce depuis 2009.



27/07/2012
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