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La baisse des taux, une aubaine pour Bercy

Le ministère de l'Économie et des Finances, dans le quartier de Bercy, à Paris.
Le ministère de l'Économie et des Finances, dans le quartier de Bercy, à Paris. Crédits photo : Sébastien SORIANO/Le Figaro

La France réussit à emprunter à des taux d'intérêt très bas. De quoi alléger la charge de la dette dans le budget de l'État d'environ 1 milliard d'euros

Reflet de l'intérêt que les investisseurs trouvent à la France dans un contexte de fortes tensions en zone euro, l'Hexagone finance sa dette toujours moins cher. Ce jeudi, l'Agence France Trésor (AFT) a emprunté 7.836 milliards d'euros d'obligations à moyen et long terme sur le marché, à des taux en baisse. La demande a été quasiment deux fois plus importante que l'offre. Ainsi, Bercy a levé 3,48 milliards d'euros à 10 ans au taux historiquement bas de 2,46 % (contre 2,96 % le 3 mai dernier) et 1,96 milliard à 15 ans à 2,90 % (contre 3,46 % le 5 avril 2012).

Cela fait plusieurs semaines que les marchés rangent la France parmi les pays les plus crédibles de la zone euro, aux côtés de l'Allemagne, alors qu'ils délaissent l'Italie et l'Espagne, victimes de l'aversion au risque.

Pas de «cagnotte»

Le Trésor se félicite de cette nouvelle baisse des taux qui «optimise le coût de financement de l'État au bénéfice du contribuable». En fin d'année dernière, lors de la préparation du Budget de l'État, Bercy avait chiffré à 48,8 milliards la charge de la dette pour 2012, en faisant l'hypothèse que le taux d'intérêt à 10 ans sur la dette française atteindrait 3,7 % cette année et celui à trois mois 1,4 %.

Jusqu'à présent, la France a emprunté nettement moins cher, comme le prouve encore l'adjudication de jeudi. Déjà, en février, le précédent gouvernement avait revu à la baisse de 700 millions le coût de la dette budgété pour 2012. Le nouvel exécutif aurait les moyens d'aller plus loin. «La charge de la dette de l'État pourrait être inférieure d'au moins 1 milliard à la prévision initiale de la fin de l'année dernière», calcule-t-on dans l'entourage du député UMP Gilles Carrez. Rien ne dit toutefois que le gouvernement se montrera optimiste dans le nouveau chiffrage qu'il dévoilera fin juin lors de la présentation de son budget rectificatif. «Il faut rester très prudent sur ces questions, car les marchés sont volatils», rappelle-t-on à Bercy. Pas question donc de parler de «cagnotte»…

Quoi qu'il en soit, ces bonnes surprises sur les taux ne doivent pas masquer l'essentiel: en trente-sept années de déficits, la France a accumulé une dette publique gigantesque, de 1.717 milliards d'euros fin 2011 (soit 86 % du PIB). La charge de la dette est le deuxième poste du budget de l'État, après l'Éducation. Si bien que nos finances publiques sont exposées à tout retournement de tendance. Une hausse des taux de 100 points de base (de 3 % à 4 %, par exemple) alourdit la charge de la dette de l'État de 2 milliards la première année…



02/08/2012
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