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L'inquiétante érosion des marges des fabricants de PC

 

Sous l'effet d'une conjoncture difficile et de la concurrence des tablettes, les marges des fabricants de PC sont au plus bas. En panne d'innovation, l'activité est devenue un marché de commodité.

L\'inquiétante érosion des marges des fabricants de PC

Peut-on encore bien gagner sa vie en vendant des PC ? La question se pose à la lecture des comptes des fabricants d'ordinateurs publiés ce mois-ci, tant leurs marges ont fondu comme neige au soleil. Le plus visible : les résultats du leader mondial Hewlett-Packard et de son compatriote Dell. Le premier a vu, pour son troisième trimestre fiscal, son activité PC afficher un résultat opérationnel en recul de 27,8 % par rapport à la même période de l'an dernier, à 409 millions de dollars, pour une marge de seulement 4,9 %. Le second a vu les résultats de sa division « Consumer » chuter de 86,4 %, pour un résultat opérationnel tout juste à l'équilibre, d'à peine 14 millions de dollars ! Les deux groupes américains ne sont pas les seuls dans cette situation : pour son second trimestre publié mi-août, le taïwanais Acer est tout juste revenu à l'équilibre, avec une marge opérationnelle de 0,4 %... Même Lenovo, qui affiche une croissance impressionnante, génère peu de profits. Pour son premier trimestre publié la semaine dernière, le chinois a dégagé une marge opérationnelle certes en forte progression, mais limitée à 2,3 % de son chiffre d'affaires, soit la moitié de celle de HP !

Pour certains acteurs, l'affaire est entendue. « Nous avons changé d'âge. Avant, le PC était un objet sur lequel les gens se faisaient plaisir, maintenant, il devient un appareil de renouvellement, que l'on remplace lorsque son précédent est hors d'usage. Cela devient comme un réfrigérateur ou un lave-vaisselle », constate, fataliste, le patron de la filiale française d'un de ces acteurs. A l'image des produits blancs, mais aussi des téléviseurs - un secteur dans lequel la quasi-totalité des acteurs perdent de l'argent ! -, les ordinateurs ne proposent, ces dernières années, que peu d'innovations, se contentant d'affiner et d'alléger leurs écrans, tout en intégrant des processeurs plus puissants. A l'inverse, les ménages voient fleurir des smartphones et tablettes aux fonctionnalités toujours plus poussées. Une concurrence pas forcément frontale - un smartphone ne remplace pas un ordinateur -, mais qui conduit forcément à des arbitrages budgétaires, souvent au détriment des bons vieux ordinateurs. Bienvenue dans «  l'ère post-PC », pour reprendre les mots de Tim Cook, le PDG d'Apple.

En attendant Windows 8

Certes, les fabricants gagnent encore de l'argent grâce à différents relais de croissance comme le marché entreprises, encore très rentable, ou les marchés émergents (Chine, Inde, Brésil...). En fin d'année, l'arrivée de Windows 8 devrait donner un coup de fouet au marché. Ainsi, Gartner s'attend tout de même à une année en croissance, de 4,4 % en volume.

Il n'empêche. Incapables pour l'instant de prendre le train de l'ultramobilité, les fabricants sont coincés sur ce marché de commodité. Si les « pure players » asiatiques, venus de l'univers de la sous-traitance informatique, peuvent s'en contenter à court terme, les américains HP et Dell en pâtissent lourdement. Même si le couplage entre PC et services informatiques leur permet de proposer aux clients entreprises une offre globale, l'activité PC plombe leur marge et leur cours de Bourse (voir ci-contre). Un an après le rétropédalage de HP sur la question - l'ancien PDG Léo Apotheker avait annoncé une vente de la division avant de se raviser et d'être remplacé par Meg Whitman -, la question de leur sortie du marché reste ouverte.



24/08/2012
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