L'euro poursuivait son rebond face au dollar jeudi, porté par des propos du président de la Banque centrale européenne (BCE) interprétés comme un signe d'un éventuel programme de rachats d'obligations souveraines pour enrayer la hausse des taux sur le marché.
Vers 18H00 GMT (20H00 à Paris), l'euro valait 1,2282 dollar, grimpant même vers 14H05 GMT à son plus haut niveau depuis deux semaines et demi à 1,2330 dollar, contre 1,2153 dollar mercredi vers 21H00 GMT. Il était tombé en séance mardi à 1,2043 dollar, son niveau le plus faible depuis le 10 juin 2010.
L'euro rebondissait aussi face à la monnaie nippone, à 96,12 yens contre 95,04 yens mercredi. Il est tombé mardi à 94,12 yens, son niveau le plus faible depuis fin novembre 2000.
Le dollar restait stable face au yen, à 78,26 yens contre 78,19 yens la veille.
"Même s'il serait agréable de pouvoir mettre le rebond de l'euro jeudi sur le compte de bons résultats d'entreprises, les commentaires du président de la BCE, Mario Draghi, ont été le vrai catalyseur de la hausse des marchés", observait Michael Hewson, analyste chez CMC Markets.
M. Draghi a déclaré jeudi lors d'une conférence d'investisseurs à Londres que "la BCE est prête à faire tout ce qui est nécessaire pour préserver l'euro. Et croyez moi, ce sera suffisant".
Selon Vassili Serebriakov, cambiste chez Wells Fargo, "ces commentaires suggèrent la possibilité que la BCE reprenne son programme d'achats d'obligations".
En effet, une intervention sur le marché obligataire est une piste déjà empruntée par l'institution de Francfort. Il s'agit également du souhait de l'Espagne, dont les taux d'emprunt étaient devenus ingérables financièrement ces dernières semaines.
Toutefois, une telle mesure n'est pas soutenue par l'ensemble des décideurs de la BCE, a souligné M. Serebriakov.
"Quoi qu'il en soit, il s'agit d'un signal clair d'un dirigeant de premier ordre sur le fait que les autorités européennes n'ont pas l'intention de laisser flamber les coûts d'emprunts des pays périphériques de la zone euro", a dit le cambiste de Wells Fargo.
Et de fait, les taux d'emprunts italiens et espagnols étaient en net repli, à respectivement 6,07% et 6,89%. Les taux d'emprunt à long terme de l'Espagne avaient franchi mercredi matin un nouveau record depuis la création de la zone euro à plus de 7,6%. Un taux supérieur à 7% est jugé ingérable dans la durée.
Vers 18H00 GMT, la livre britannique progressait légèrement face à l'euro, à 78,29 pence pour un euro, et montait nettement face au billet vert, à 1,5683 dollar.
La devise helvétique restait stable face à l'euro, à 1,2008 franc suisse pour un euro, et repartait à la hausse face au dollar, à 0,9776 franc suisse pour un dollar.