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De la délicate mise en commun des revenus dans le couple

 Si 64% des couples choisissent de mettre en commun leurs revenus, l'Insee relève néanmoins que ce ratio diminue à mesure que les revenus des ménages sont plus importants et/ou que le niveau de diplôme est élevé.


Un couple se dispute en moyenne 312 fois par an, soit pas loin d'une fois par jour, selon une étude britannique publiée début 2011. Ces conflits à répétition sont le plus souvent futiles : chaussettes, caleçons ou strings qui traînent au pied du lit, lumières qui restent allumées ou salle de bains squattée pendant un temps infini sont autant d'occasions pour les partenaires de se chicaner. Mais à côté de ces charmantes altercations de routine, l'argent et les problèmes financiers figurent également en bonne place parmi les motifs de conflits.

C'est justement sur ce rapport à l'argent du couple que s'est penché l'Insee. L'étude publiée jeudi 26 juillet s'intéresse exclusivement aux conjoints cohabitant depuis au moins un an et dont l'un des deux est actif –près de la moitié des couples résidant en France–, et particulièrement à la manière dont sont réparties les ressources du ménage et dont sont décidées les dépenses.

Selon cette enquête, près des deux tiers des couples mettent en commun leurs revenus. "L'argent du ménage" est utilisé pour toutes les dépenses, qu'elles soient personnelles ou collectives comme le loyer, les courses ou les achats pour les enfants. Dans ce cas, la question de la contribution de chacun aux dépenses collectives ne se pose pas. En revanche, elle pourrait se poser quant à l'utilisation de l'argent du ménage pour les dépenses personnelles. Au moment de faire chauffer la carte bleue, se fixe-t-on des limites ? Non, répondent 79 % des couples mais la majorité d'entre eux concèdent qu'ils "consultent au préalable" leur moitié, notamment s'il s'agit d'une grosse dépense.

Quand ils ne font pas revenus communs, les couples optent pour la "mise en commun partielle" ou maintiennent totalement séparés leurs revenus. Dans le premier cas, chacun des conjoints alimente une sorte de caisse et garde le reste de ses revenus pour ses dépenses propres. Dans le deuxième cas, chacun conserve la mainmise sur ses revenus.

DÉLICATS ARBITRAGES

Mais les deux schémas supposent des discussions préalables –disputes ?– sur les achats financés en commun et sur la règle à retenir pour fixer la quote-part de chacun dans la caisse commune –mais aussi dans les dépenses. Chacun donne-t-il autant que l'autre ou les contributions doivent-elles être déterminées en fonction de la capacité contributive, être progressives ou proportionnelles ? Le couple doit-il mettre en place un financement à tour de rôle des dépenses récurrentes ou se spécialiser par types d'achats, etc. ? Des arbitrages très proches de ceux que sont amenés à prendre l'exécutif et les parlementaires au moment de déterminer la politique fiscale d'un pays, avec à la clé parfois de furieux débats !

Si 64 % des couples étudiés préfèrent la mise en commun des revenus, l'Insee relève néanmoins que ce ratio diminue à mesure que les revenus des ménages sont plus importants et/ou que le niveau de diplôme est élevé. Le choix du "pot commun" est également moins souvent retenu par les couples dont l'un des membres a déjà connu une expérience de vie commune. Chat échaudé craint l'eau froide. Les discussions houleuses qui interviennent souvent lors d'une séparation n'ont sans doute rien à voir avec les petites disputes sur les tâches ménagères...



26/07/2012
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