Air France verserait une énorme prime à ses pilotes pour aller chez Transavia
Air France, qui cherche à résorber un sureffectif chez ses pilotes, propose une prime de plusieurs dizaines de milliers d'euros pour les inciter à aller travailler au sein de la filiale low cost Transavia, ont indiqué à l'AFP, jeudi 26 juillet, des sources internes à la compagnie française.
"Pour les inciter à voler pour Transavia pendant trois ans, une prime correspondant à cinq à six mois de salaire leur a été proposée cette semaine", a précisé à l'agence de presse l'une de ces sources. "Les sommes qui circulent sont 60 000 euros pour un captain (commandant) et 30 000 euros pour un copilote", a complété une autre source, précisant que le salaire moyen tous pilotes et commandants confondus était de l'ordre de 10 000 euros. La direction n'a pas fait de commentaires.
10 % DES EFFECTIFS SUPPRIMÉS
Fin juin, le groupe Air France-KLM, qui vise deux milliards d'économie à l'horizon 2015 avec 20 % d'efficacité économique supplémentaires, avait annoncé qu'il comptait supprimer 10 % des effectifs d'ici à fin 2013. Sur les 5 122 postes supprimés, 1 712 correspondent à des départs naturels non remplacés et 3 410 au sureffectif estimé par la compagnie, dont 450 pilotes.
Lire : Air France part à la reconquête de sa compétitivité
Pour réduire ce sureffectif, le groupe a décidé de développer Transavia, sa compagnie dédiée au segment tourisme. La flotte sera ainsi portée à 14 avions en 2014 contre 8 actuellement. Pour six avions supplémentaires, la compagnie aura besoin de 60 pilotes.
PLUS D'HEURES DE VOL
Les pilotes volontaires seront détachés chez Transavia France, les plus anciens étant prioritaires. En d'autres termes, leur contrat de travail Air France sera maintenu. En contrepartie de cette prime, les pilotes travailleront plus, les pilotes de Transavia étant 15 % plus productifs que ceux d'Air France (environ 800 heures de vols par an), mais pour un salaire équivalent.
"Ces sommes sont scandaleuses et elles devraient être encore plus scandaleuses car on parle de moyennes. Ceux qui vont en bénéficier seront ceux qui gagnent le plus, a jugé un commandant de bord, sous couvert d'anonymat. Je trouve ça d'autant plus choquant que des tas de personnels doivent se serrer la ceinture. Et cela va par ailleurs bloquer les avancements de carrière de nos collègues de Transavia."
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