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Les économistes de plus en plus pessimistes sur l'évolution de la croissance française

ECONOMIE ET POLITIQUE

 

Selon le dernier Consensus Forecasts, les économistes tablent en moyenne sur une croissance de 0,1 % cette année et de 0,5 % en 2013. De quoi renforcer la pression sur le gouvernement qui n'a plus qu'un mois pour élaborer son projet de loi de Finances pour 2013.

Les économistes de plus en plus pessimistes sur l\'évolution de la croissance française

Le ministre de l'Economie et des Finances, Pierre Moscovici l'a encore répété ce week-end dans un entretien au « Journal du Dimanche » : abaisser les prévisions de croissance de la France « n'est pas d'actualité ». Mais alors que le gouvernement n'a plus qu'un mois pour élaborer le budget 2013, la pression se renforce. Selon le tout dernier Consensus Forecasts, qui actualise chaque mois les estimations d'une vingtaine d'instituts publics ou privés, les économistes ne s'attendent plus, en moyenne, qu'à une progression du PIB de 0,1 % cette année, puis de 0,5 % en 2013.

Alors que la crise de la zone euro s'éternise et pèse sur la confiance des consommateurs et des entreprises, « les conjoncturistes » abaissent leurs prévisions (voir graphique) et s'éloignent du scénario de Bercy. Révisé début juillet, celui-ci repose sur une progression du PIB de 0,3 % cette année puis de 1,2 % l'an prochain. «  Trop optimiste  ! », jugent donc les économistes. La semaine dernière, l'Insee a annoncé une croissance nulle au deuxième trimestre, une donnée dont les instituts ne disposaient pas quand ils ont envoyé leurs prévisions. Alors que certains craignaient de voir la France glisser vers la récession, cette stagnation a été accueillie avec un certain soulagement par l'exécutif. « Elle est conforme à ce que prévoyait l'Insee, qui table sur une croissance moyenne de 0,4 % cette année », fait-on remarquer à Bercy.

Reprise peu probable

A fin juin, l'acquis de croissance, (c'est-à-dire la croissance moyenne de 2012 si les deux prochains trimestres restaient stables) est de 0,2 %. L'objectif du gouvernement pour cette année est donc conforté même s'il suppose une reprise de l'activité lors des deux prochains trimestres. C'est le scénario de l'Insee établi en juin (+0,1 % au troisième trimestre, + 0,2 % au quatrième), mais pas celui, plus récent, de la Banque de France (- 0,1 % au troisième trimestre). Or sans élan, l'objectif de Bercy pour 2013 s'annonce très difficile. Peu d'économistes y croient  : au-delà de la moyenne du consensus, leurs prévisions se situent dans une fourchette allant de 1,3 % (HSBC) à - 0,3 % (Bank of America-Merrill Lynch). « Notre scénario de croissance repose sur un accord au Conseil européen d'octobre, la création d'une autorité budgétaire supra-nationale et la mise en oeuvre des accords de juin sur la supervisation bancaire, explique Mathilde Lemoine, directrice des études chez HSBC France. C'est une hypothèse forte, mais seule capable de créer le choc de confiance nécessaire à la reprise. Si elle ne se réalise pas, le PIB reculerait en 2013. »

Les vacances à peine terminées, François Hollande n'aura pas tardé à s'emparer du dossier. Il s'est entretenu dès hier avec Jérôme Cahuzac, ministre du Budget, pour préparer le projet de loi de Finance 2013. Ramener le déficit public à 3 % du PIB l'an prochain impliquera d'ajouter au moins 15 milliards de hausses d'impôts aux mesures déjà votées en juillet, a d'ores et déjà prévenu Bercy. Une nouvelle révision de la croissance nécessiterait le vote à l'automne d'encore davantage de prélèvements.



21/08/2012
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