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La probable arrivée de Zlatan Ibrahimovic au PSG, après celle de Thiago Silva, fait basculer le PSG dans un nouveau monde. Celui des clubs capables d’acheter n’importe quel joueur.

Est-ce que le PSG révolutionne la Ligue 1 ?

Jamais un club français n’avait investi autant d’argent. De quoi donner le vertige. Depuis son passage sous l’ère qatarie, il y a plus d’un an, le PSG est passé dans une autre dimension. Sur le marché des transferts, le président Nasser Al-Khelaïfi dépense de plus en plus au fil des mois. 65 millions à l’été 2011, près de 20 M€ au mercato hivernal, et déjà près de 76 M€ en ce début de mercato 2012. En attendant, les probables signatures de Verratti (14 M€) et surtout Ibrahimovic (25 M€). Le PSG version Qatar trusterait ainsi les 4 premières places des plus gros transferts de L1 (Silva, Pastore, Lavezzi et Ibrahimovic).

Et le PSG révolutionne surtout le football français au niveau des salaires. L’entraîneur Carlo Ancelotti, arrivé en janvier, touche entre 6 et 7 M€ (*). Soit près du double du technicien tricolore le mieux payé, Didier Deschamps. Et que dire au niveau des joueurs ! La saison passée, Eden Hazard était le joueur le mieux payé avec 5,5 M€. Cette année, Thiago Silva touchera 9 M€ et Zlatan Ibrahimovic pourrait lui percevoir plus de 16 M€ ! Avec de tels chiffres, le PSG truste largement les premières places sur la grille de salaires (voir infographie).

Est-ce une révolution dans l’Europe du football ?

Si les chiffres avancés aujourd’hui pour le PSG peuvent paraître impressionnants, au niveau de la Ligue 1, il n’en est rien à l’échelle des grands clubs européens. Yaya Touré (Manchester City), Rooney (Manchester United), Ronaldo (Real Madrid), Messi (Barcelone), Agüero (Manchester City) ou Torres (Chelsea) touchent également de tels salaires dans leurs clubs. Le PSG ne veut pas construire une équipe pour lutter en L1 mais bien pour gagner la Ligue des champions et concurrencer les grosses écuries. Il faut donc mettre les moyens de ses ambitions pour attirer les meilleurs joueurs et se constituer un effectif de qualité pour toutes les compétitions.

Cela risque-t-il de fausser le championnat de France ?

Pas cette saison. L’an passé déjà, cette question pouvait se poser. Avec 150 M€ de budget, comme Lyon, le PSG possédait déjà le plus gros budget. Pour un résultat que l’on connaît. Une deuxième place derrière le modeste Montpellier et ses 36 M€ (12e budget). Et aucun trophée à la clé. La saison d’avant, c’est Lille, et ses 55 M€ (5e budget), qui avait décroché le titre.

L’argent ne fait pas gagner les matches. Parce que le succès d’un collectif n’est pas forcément l’addition de stars. Lorsqu’il s’agit d’aller jouer chez les clubs qui se battent chaque saison pour sauver leur peau en L1, on ne s’en sort pas à coup de millions d’euros. D’autant que tous ces nouveaux joueurs grassement payés vont davantage motiver les « petits » joueurs de L1. Mais l’investissement des Qataris, seulement à l’étranger, pourrait, à terme, creuser un fossé insurmontable avec le reste de la L1.

Les Qataris sont-ils les seuls à investir autant ?

Depuis leur arrivée en Europe et leurs investissements massifs (Malaga, PSG), les Qataris sont souvent sur le devant de la scène. Mais ils sont loin d’être les seuls actifs. Manchester City, avec l’arrivée d’investisseurs d’Abou Dabi en 2008, a dépensé près d’un milliard d’euros. La Chine est, elle, en train de devenir un nouvel eldorado. Nicolas Anelka arrivé à Shanghaï en janvier, touche 10,8 M€, tandis que Didier Drogba vient de le rejoindre pour 11,5 M€. Et que dire de la Russie, qui a vu débarquer Samuel Eto’o à Anzhi Makhachkala en août 2011 pour 20,5 M€.

Les États-Unis, qui parviennent, eux, à attirer des futurs retraités (4,4 M€ pour Henry ou 4,8 M€ pour Beckham) et le Brésil, qui réussi à conserver ses futures vedettes (Neymar et ses 7 M€) ou rapatrier les anciennes (Ronaldhino et ses 5,6 M€), font également partie des concurrents aux investisseurs en Europe.